Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog du Lycée Maritime de CIBOURE
28 novembre 2013

Centenaire de la Première Guerre Mondiale : Les CAP2 à l'assaut des Archives Départementales

Mission Archive Noire - Jeudi 28 novembre 2013 

Au Rapport de la troupe d’élite maritime de Ciboure :Paul – Benjamin – Luis – Enzo - Florian

13h15, départ du QG, les troupes, briefées comme jamais, se rassemblent. Nous montons dans les fourgons, nous arrivions à 13h40. Premier contact sur place : la chef d’expédition.Nous faisons le tour du point d’attaque en écoutant attentivement toutes les spécificités de ce bâtiment. Multiples protections : contre la lumière, la chaleur, le soleil, l’humidité, les intrusions.La mission s’annonce complexe pour les troupes. Nous voilà, au moment fatidique, dans un grand soleil lumineux ! Nous assurons et nous  nous mettons en ordre pour pénétrer dans  l’obscur repaire. Nous accostons au quai de déchargement  et pénétrons sans problème grâce à un infiltré allié qui, avec son badge, nous a ouvert la porte hautement sécurisée. Impatients de découvrir l’intérieur de ce bâtiment et d’en découdre, nous avons une dernière pensée pour nos familles et nous nous lançons à la conquête du lieu.Sud du batiment

Armés jusqu’ aux chevilles, nous nous remémorons les mots d’ordre de la chef d’expédition : « collecter classer conserver communiquer », nous suivrons donc ce cheminement. Nous pénétrons ainsi dans la salle de dépoussiérage, sans aucune inquiétude, nous franchissons ensuite la 2éme porte pour arriver dans la salle de collecte. Nous percevons une présence humaine, nous nous approchons et l’encerclons : il s’agit de Patrick, prisonnier du septième régiment des archives depuis des années et condamné jusqu’à la fin de sa vie professionnelle à recevoir, remettre en état les documents «collectés » et à les « classer ». Il nous montre le fonds d’un architecte qu’il traite : que de plans, 10, 100, 1000, casinos, maisons de riches propriétaires, peut-être même dépôts de munitions…, rien n’a de secrets pour lui et ça le passionne. Il nous explique qu’il en a  jusqu’à sa retraite et que même son successeur aura encore du travail pendant longtemps. Il nous précise que face à des plans moisis, il opte pour la quarantaine. Il a beau dire que comme il aime son travail, il ne s’en lasse pas, nous avons déjà les jambes endormies, il faut qu’on bouge : direction les étages, conserverie, non,« conserver ».

                        L’endroit est bizarre, tout blanc, des portes toutes identiques se succèdent le long du couloir et nous choisissons la 7. Nous pénétrons et voyons ce que le simple mortel ne peut pas voir, nous sommes anéantis : tout depuis la Révolution y est conservé, répertorié, étudié, classé. Archives de tous les genres, tout, mariages, titres de propriété, réseaux d’eau, plans des villes,-pour une attaque-…nous sommes cernés par des boites aux codes compliqués. Et nous tombons nez à nez avec … un fantôme, nom de code, Archibald. Nous le neutralisons. Archibald parle : il est un fantôme en papier armé d’une montre et d’une paire de lunettes et se dit  plein de malice. Il est, lui aussi, prisonnier depuis des décennies du septième régiment des archives. Il est mis à la place des archives qui ont été déplacées  pour les consulter ou pour une autre raison.

RayonnagesIl connait bien le bâtiment et nous fournit les informations nécessaires pour quitter l’endroit : déplacer les étagères, coulisser les couloirs, la tache est ardue. Mais nous n’avons toujours pas perdu d’hommes au moment d’entamer le dernier volet de notre raid « consultation ».

                      Pour arriver dans la magnifique salle de consultation avec vue sur l’Adour, nous devons nous engouffrer dans un petit local à température de 18°c renfermant coffres, microfilms, plans, et même parchemins. Nous étudions avec attention celui par lequel Louis XIV octroie des privilèges aux habitants de la Ville de St Jean de Luz. Nous authentifions la signature et le cachet de cire. Les hommes ont du mal à le déchiffrer mais le reproduisent, afin de l’étudier de retour au QG, pas assez de lumière ici ! C’est un trésor.

2013-11-28 152013-11-28 15

document extrait du fonds des archives communales de Saint-Jean-de-Luz

 

 

 

Nous baissons le niveau de vigilance. Erreur. 

Nous sommes faits prisonniers, séquestrés assis dans une salle où on nous torture à coup de laser, de documents à comprendre, de questions compliquées. Mais l’équipe est solidaire, se serre les coudes, répond aux questions et réussit à échafauder un plan pour s’échapper : apprendre des faits de guerre présentés pour les faire revivre dans les mémoires des non-initiés.

Comme par exemple le combat héroïque de deux chalutiers luziens contre un sous-marin allemand. Dans le Golfe de Gascogne pendant la première guerre mondiale. 6 chalutiers, deux français et quatre espagnols virent surgir un ‘’sous-marin ‘’. Les chalutiers français, munis d’un canon à l’avant du navire  étaient en pêche. Ils coupèrent le câble pour se replier derrière les chalutiers espagnols. Le  sous-marin tira 3 coups à blanc pour dire aux espagnols de prendre le large mais ils n’en eurent pas le temps. Le sous-marin tira encore et replongea pour ressortir derrière les 2 navires français et les canonner. Ceux-ci se battirent héroïquement. Un des matelots espagnol, qui sauta à l’eau pour rejoindre un canot  de sauvetage, compta 73 coups de canon. Face à notre engagement de travailler sur ce fait de guerre du 4 mai 1917, nous recouvrons notre liberté.

 

Le reste n’est que routine : coups de tête balayette efficacité rapidité et nous voici enfin à l’air libre, à 30 mètres du point d’attaque, sur les rives de l’Adour. Nous hésitons à rentrer à la base en radeau mais les moteurs des fourgons vrombissent, bus à 17h à Ciboure pour retour aux foyers des locaux. La chef d’expédition s’assure que nous repartons bien avec notre butin. Oui, nous avons appris !

 

Mission Archive Noire accomplie.

 

 

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Le blog du Lycée Maritime de CIBOURE
Newsletter
Publicité