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Le blog du Lycée Maritime de CIBOURE
16 décembre 2011

Départ à la retraite de notre directeur

Un article dans Sud-Ouest sur notre directeur...

depart« Il a géré ce lycée comme un patron de navire »

Après 32 ans de bons et loyaux services, le proviseur du lycée maritime largue les amarres pour une nouvelle aventure : la retraite. « J'ai un pincement au cœur », avoue-t-il.

 

Roger Quittic était le patron d'un navire pas comme les autres.

Sur le calendrier  cloué au-dessus de son bureau, semaine 50, à ligne vendredi 16 décembre, Roger Quittic a inscrit trois lettres avec un feutre noir : « FIN ». Une retraite bien méritée que les marins pourraient appeler l'ancre de miséricorde. Pendant 32 ans, le Cibourien a embrassé la cause de l'enseignement à l'école de Marinela et au lycée maritime. Alors, ce soir, le proviseur Roger Quittic rendra hommage à tout « l'équipage » de l'établissement et passera la barre au nouveau patron, Jacques Séchet, 58 ans, officier de marine marchande qui a dirigé les lycées de Sète et de Cherbourg. « Mais vous allez quand même revenir nous voir ? » s'inquiète une collègue en lui faisant signer un tas de paperasse épais comme un mur d'église. « Je crois que je vais prendre un peu de recul avec le monde maritime. J'en ai besoin », lâche l'intéressé, avec une pointe de tristesse. Après 60 ans passés à respirer au rythme des marées, une nouvelle vie commence.

Patron de pêche à 20 ans

Fils et petit-fils de pêcheur, le Cibourien a découvert le monde de la mer dès le berceau. « Dans ma famille, on ne fêtait pas souvent Noël, mon père était en mer pour pêcher le thon au large de Dakar. Ma mère gérait tout, c'était la ministre des finances, de l'intérieur et de l'éducation. » À cette époque, Roger peaufinait les techniques de pêche avec son grand-père. En relevant les casiers à crevettes, il s'imbibait aussi des valeurs des gens de mer : la solidarité, le travail, le respect. Ses parents ont bien tenté de l'éloigner de l'âpreté de l'océan. En vain. Que faire quand l'appel du large a la puissance du destin ? « Pour moi, la pêche, c'est la liberté. »

Après des études de mécanique à Pau, Roger Quittic s'inscrit à l'école de Marinela où il passe son diplôme de mousse. Dans la foulée, il monte sur le chalutier de son père, le « Saint-Gilles », avant d'en prendre les rênes. « Capitaine à 20 ans, ce n'était pas facile. Mais on travaillait tellement qu'on pêchait autant, voire plus que les autres. Malgré les coups durs (pannes, naufrage, etc.), je me suis régalé. » C'est sur l'eau que Roger Quittic a gagné le respect de ses pairs. Une réputation qui lui a permis de toujours travailler en symbiose avec les pêcheurs quand il a décidé de plonger dans l'océan de l'enseignement.

À terre, il milite pour la mer

Patron novateur, Roger Quittic n'a pas trente ans quand il accepte un poste d'instructeur à l'école de Marinela en 1979. « J'ai refusé une bourse dans une université en Angleterre car j'avais ma famille ici. Et je ne me voyais pas enseigner ailleurs que chez moi, au Pays basque. » Pour ce Cibourien, l'enseignement est une façon de décrypter toutes les facettes du métier et de transmettre sa foi aux jeunes générations. « Mes proches n'ont pas compris pourquoi je voulais arrêter la pêche. C'était un désaveu pour mon père ». Roger Quittic laisse traîner un silence comme on jette une ligne à l'eau. Pour mieux pêcher la vérité : « Mais je crois qu'il serait fier de moi aujourd'hui. » En 1991, la crise du secteur et des vocations touche de plein fouet l'école de Marinela. Roger part quelques mois enseigner à Lorient puis revient au bercail pour prendre la direction de l'établissement de son enfance. « J'aime les défis », sourit-il. Avec son « équipage », comme il aime à le répéter, il a réussi à faire évoluer l'école. Autre tournant : la construction du lycée de la mer en 1996, qu'il a rapproché le plus possible des réalités du monde maritime, aussi bien pour la pêche, le commerce, ou la grande plaisance. Aujourd'hui, l'établissement est devenu une référence et forme chaque année 157 élèves (en formation initiale) et 400 à 500 stagiaires (en formation continue). Une belle « entreprise » qui emploie 60 personnes. Ce soir, pour le pot de départ, tous les membres de l'équipage du lycée de la mer viendront souhaiter bon vent au proviseur. « Roger a géré cet établissement comme un patron de navire », assure un des professeurs. Le plus beau compliment qu'on pouvait faire à ce pêcheur dans l'âme.

 

Bonne retraite...


 
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
 
 
 

 

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Commentaires
K
Bon vent Roger........belle carriere et a n'en pas douter heureuse retraite<br /> <br /> Eric de Lenclos (retraite en mars 2017) - Thailande
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B
C'est comme si un mur du lycée manquait maintenant
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